Saint Melaine (en Latin Melanius) fut évêque de Rennes à partir de 505. Sa date de naissance se situe vers 456. Il participe en 511 au concile d'Orléans, convoqué par Clovis. On situe sa mort vers 530.
Fête liturgique
Saint Mélaine est fêté le
6 janvier.
Étymologie
Son nom semble venir du grec
melanos (noir), mais on envisage parfois d'autres hypothèses : soit un dérivé du vieux breton
mael (prince), soit l'adjectif breton
melen (jaune).
Histoire
Né probablement à Platz(ou Plets), actuel Brain-sur-Vilaine ou plus précisément La Chapelle-de-Brain, près de Redon, où une église lui est dédiée. Il aurait été d'origine aristocratique et le fils de riches propriétaires gallo-romains. Très jeune, il aurait décidé de faire de sa maison familiale un Monastère.
Sans être le fondateur de l'évêché de Rennes, est considéré comme son premier grand représentant, alors qu'apparaissent les sept saints fondateurs de l'église bretonne. Désigné par saint Amand comme successeur en 505, il devient par la suite conseiller de Clovis et sa présence au Concile d'Orléans en 511 est attestée. Il s'y fait l'avocat des cités de Bretagne occidentale qui, sans avoir été soumises aux Francs, avaient conclu des traités avec eux. Entre 509 et 521, il écrit conjointement avec les évêques de Tours et d'Angers à deux moines bretons, Catihernus et Louocatus, une lettre de remontrances sur la célébration de rites qui semblent propres aux chrétiens celtes.
Selon Salomon Reinach (d'après Procope de Césarée et Grégoire de Tours), il aurait négocié avec saint Patern et Clovis pour établir en 497 un Traité entre les Francs, les Gallo-Romains d'Armorique qu'il représentait et les Bretons. Les deux derniers peuples ne payaient pas de tribut, mais reconnaissaient la suprématie des Francs. Selon Léon Fleuriot, la conversion de Clovis et de son peuple était la condition non écrite du traité ce qui leur aurait permis de recevoir en échange un appui décisif, car garanti par l'Église, dans la lutte contre les autres peuples germaniques
Sa vie est émaillée, comme celle de la plupart des saints, de faits extraordinaires qui attestent de son envergure de personnage civilisateur et politique. La date de son décès est aussi vague que celle de sa naissance, peut-être le 6 novembre 535 (ou bien 572 ou plus probablement en 530). Il est enterré sur la colline du Champ du Repos à Rennes. C'est là que fut construite l’abbaye Saint-Melaine , aujoud'hui Pro-cathédrale Notre-Dame-en-Saint-Melaine de Rennes.
Miracles
Sa popularité est en grande partie liée aux
miracles qui se seraient produits après sa mort, pendant que son corps était transporté en barque sur la
Vilaine jusqu'à
Rennes. Le plus spectaculaire d'entre eux est assez étonnant : il libère des voleurs enfermés dans une tour, dans laquelle une brèche se creuse au passage de la barque, pendant que les prisonniers voient leurs chaînes tomber.
Un auteur contemporain écrivit sa vie, puis au XIe siècle Gervais de Belleme, évêque du Mans, et ensuite Archevêque de Reims, relata dans une courte notice plusieurs miracles opérés dans le Diocèse du Mans, par son intercession. L'un d'eux qui eut pour théâtre Argentré peut avoir donné naissance à la Paroisse de Saint-Melaine érigée à deux lieues de là sur la commune actuelle de Laval, ou du moins lui avoir fait donner ce patronage.
Rôle politique
Devenu évêque de Rennes, il exerçe un rôle politique en servant d'intermédiaire entre la population gallo-romaine et le nouveau pouvoir franc, que
Clovis met en place.
En 511, il est présent au Concile d'Orléans qui réunit l'épiscopat gaulois autour de la récente Monarchie franque.
Toponymie
Saint Melaine semble avoir connu un grand succès posthume dans son culte. Son nom se retrouve dans un grand nombre de toponymes dans tout l'ouest de la France :
Commune
Lieux dits
Paroisses
La plupart de ces paroisses sont en fait d'anciennes dépendances de l'Abbaye Saint-Melaine de Rennes
Chapelles
Références
Liens externes
Bibliographie
- Acta Sanctorum I, 6 janvier.
- Les petits Bollandistes : vies des saints, tome premier (du 1er au 26 janvier, d'après les bollandistes, le père Giry, Surius,... ; par Mgr Paul Guérin, Paris, Bloud et Barral, 1876.
- Albert LE GRAND, Vie des saints de Bretagne Armorique, 1636 - D.L. Miorcec de Kerdanet, 1837 - Brest, P. Anner et Fils, et Paris, chez Isidore Pesson, 1837.
- Dom Guy-Alexis LOBINEAU, Vies des saints de Bretagne, Rennes, Cie des imprimeurs libraires, 1724 - Abbot Tresvaux, 1836.
- Abbé A. MILLON, Saint Melaine, Rennes, L. Bahon-Rault.
- Abbé Angot, Deux vies rythmées de saint Melaine à l'usage de l'église de Laval, Mamers, G. Fleury et A. Dangin, 1893, 14 p. (tiré-à-part de la Revue historique et archéologique du Maine, t. XXXVI, 1894) http://www.lamayenne.fr/uploadfiles/publications/8002/FR-AD53-BN-0036.pdf.V37.aspx lire en ligne